Le sexe dans la littérature d’un roman d’espionnage.

Il parait qu’il ne faut pas écrire du sexe dans un roman. Parce que c’est facile, c’est que l’auteur n’a rien à dire, qu’il comble ses chapitres. Je suis d’accord, le sexe pour le sexe, si dans la vie ça fonctionne dans un roman, c’est plus compliqué.

Le processus transformateur du protagoniste.

 Dans mon roman, qui va bientôt sortir, « le lièvre dans la lune », le protagoniste, Al est identifié comme un tombeur ou un casanova, mais c’est surtout un macho. Dans une partie de son périple, il se comporte comme tel car cela fait partie de son personnage mais surtout de l’histoire. Si le sexe sert l’histoire d’un roman alors oui, sinon cela ne marche pas.

Extrait de mon roman le lièvre dans la lune.

Au dessert, elle commanda un fondant au chocolat. Al l’observa se délecter.

— Sur mon oreiller, j’ai du chocolat, je peux le faire fondre, le mettre au creux de vos reins et, s’il en reste, je vous le donnerai.

Elle posa sa cuillère et le fixa, interloquée, mais troublée.

Sa nuque se couvrait de chair de poule.

— C’est la proposition la plus intéressante que l’on m’ait faite depuis des mois.

— Allons-y alors.

Dans l’ascenseur, elle l’attrapa par le bras ; le regard humide, s’approcha de lui pour presser sa bouche contre la sienne.

Al sentit sa poitrine ferme contre la sienne et ouvrit ses lèvres.

Une langue experte et rapide lui indiqua que la nuit s’annonçait agréable.

À peine arrivées devant la chambre et la porte refermée ; elle l’entraina vers la baie vitrée, glissa le long de son corps, le caressa jusqu’à ce que sa bouche atteigne le niveau de sa ceinture. En un instant, elle s’empara de la virilité de son nouveau protégé et l’enfonça jusqu’au fond de sa gorge avec une grande motivation. Al savourait cette mise en bouche, debout, les yeux rivés sur le reflet des lumières qui tremblotaient sur le Chao Praya.

Yon s’efforçait de lui soutirer sa sève avec des va-et-vient de plus en plus longs sur sa colonne de chair qui s’agrandissait. Sa coupe en carré battait la mesure. Le plaisir arriva brusquement de ses reins et il poussa un cri. Elle le reçut, tout entier, sans broncher. Elle se releva, un sourire mutin.

— Al, tu possèdes un sexe plus grand que je ne le pensais. Viens me lécher le chocolat, mais pas que dans mon dos.

Pendant qu’Al faisait fondre le chocolat, elle ôta sa robe en dévoilant des fesses et des cuisses musclées, une poitrine ronde et haute.

Elle s’allongea sur son ventre dur et plat en croisant les jambes.

Le liquide brun et chaud renversé se nicha dans le creux de ses reins, une vague de frisson dévala sur sa peau quand Al la titilla de sa langue. C’était sa zone érogène, la nièce du directeur mouilla plus fort, se retourna sur le dos et dirigea la tête d’Al sur son pubis.

Al se plaça au-dessus d’elle afin qu’elle puisse gober sa verge. Sa partenaire ne désirait plus qu’une chose ; qu’il la pénètre.

— Prends-moi tout de suite.

Il glissa doucement son prépuce sur son clitoris, elle poussa un gémissement, il s’enfonça lentement jusqu’à la garde. Yon hoqueta de plaisir, explosa en se tendant comme un arc, et comme une poupée de chiffon s’affaissa les bras en croix.

Al attendit une minute, et il coulissa son membre gonflé dans un couloir humide. Sa nouvelle compagne sembla reprendre vie et secoua sa tête de droite à gauche. Elle se sentait rassasiée. Al tendit ses bras en position de pompe et avec la régularité d’un piston accéléra son mouvement et Yon, qui le sentit grossir, ne résista pas. Elle s’embrasa et ils jouirent ensemble en s’embrassant.

Derrière la grande baie, le seigneur des eaux, paisible, coulait sous la lumière de la lune.

Techniques d’espions. 2.

Filature.

Suivre un individu nécessite beaucoup d’entrainement. Les personnes suspectant de faire l’objet d’une filature utilisent une technique de contre filature : passer par un immeuble à double entrée, changer de vêtements, changer de véhicule en passant par un sas, s’arrêter pour regarder dans le reflet d’une vitrine, stopper brutalement comme si on avait oublié quelque chose et regarder autour de soi…

Cela leur permet de vérifier qu’elles ne sont pas suivies, ou de semer une éventuelle surveillance. Les agents de surveillance appelés aussi filocheurs agissent en équipe coordonnée ; plusieurs dizaines de personnes sont nécessaires pour suivre durablement un suspect, afin de passer le relais avant d’être repérées. En général, celui qui est suivi, même un espion aguerri ne s’aperçoit de rien quand une trentaine d’agents le « filent ».

Comme la semaine dernière voici un nouvel extrait de mon roman qui sera publié un de ces quatre matins… c’est long, c’est long !

Extrait de mon roman « le lièvre dans la lune ».

Al se souvenait de la première fois où il avait semé un agent de la piscine dans Paris. Cela faisait partie de l’entraînement.

Le magasin de vêtements bien climatisé ressemblait à une aubaine en plein mois de juillet. L’asphalte surchauffé devenait encore plus chaud sous le passage incessant des roues des véhicules parisiens. Les vêtements d’été flottaient doucement dans la fraicheur de la climatisation silencieuse. Al percevait le chuintement de la gomme brulante des pneus sur la rue Lecourbe. La sueur de son front se refroidissait au rythme de son bien-être grandissant. Son dos était trempé sous sa chemise couverte par l’une de ses vestes d’été. Quelques minutes avant, il marchait depuis un moment pour essayer de semer ses suiveurs. L’un d’entre eux se trouvait devant ; il l’avait repéré à cause de son tic ; il frottait la base sa nuque fréquemment.

Devant lui, des robes longues à fleurs suspendues portaient des étiquettes, en solde. Al détestait les robes à fleurs sur fond noir ; cela lui rappelait la noirceur d’un enterrement égayé en vain par des fleurs. Tout le monde portait du noir en Europe. Il préférait les enterrements en blanc comme au Japon. Il choisit une robe à fond écru et des petites fleurs rouges et bleues. Dans les grandes tailles, une paire de chaussures bleu ciel à talons plats convenait à sa pointure. Il prit aussi un collier à larges boules bleues.

Il patienta dans la queue pour les cabines d’essayage. Il y avait toujours une file d’attente pour la gent féminine devant les cabines d’essayage et les toilettes dans les stations d’autoroute. En faisant tomber la robe soldée sur le sac d’une cliente, il subtilisa une petite trousse de maquillage. Il paya, la robe, les chaussures et un chapeau à large rebord et une paire de lunettes de soleil.

Dans la cabine d’essayage, il se déshabilla et se bouchonna le dos avec la chemise, il garda son slip et s’assit sur le banc en attendant que son corps se refroidisse. Il se maquilla sans bavure. Il opta pour un genre de camouflage de femme âgée. Il sortit le dos courbé, avec son sac d’emplettes qui contenait ses propres habits. Une cliente bouche bée préféra la refermer quand il lui adressa un clin d’œil. Elle devient cramoisie. Al se dirigea vers un comptoir à parfum, et s’aspergea généreusement d’un flacon capiteux devant une vendeuse agacée.

— Si vous voulez les tester, il faut en mettre un peu, vous savez, Madame.

Il se contenta de répondre.

— Pff ! Et s’éloigna en roulant des hanches. De retour dans la fournaise de la rue ; il passa à quelques centimètres de l’agent filateur qui ne le reconnut pas, mais qui avait dû le sentir passer. Cette fois-ci, il n’avait pas oublié de cacher sa pomme d’Adam. Dans son premier essai de camouflage en postière, il s’était fait repérer. Il pensait que sa perruque de longs cheveux bruns et son vélo auraient donné bien le change.

Techniques d’espions.

Interroger un individu.

Voici quelques techniques que j’ai récoltées à l’exposition » Espions » de la Cité des sciences et de l’industrie. Je les ai associées, pour certaines, à quelques passages de mon roman « le lièvre dans la lune » qui n’est pas encore édité.

Au cinéma, on peut assister à des interrogatoires « à la chaine », où les interrogatoires se relaient jusqu’à ce que le suspect craque ; la fatigue, la faim, l’angoisse prédisposant l’être humain à parler. En France, la torture est interdite par la loi et la privation de liberté limitée dans le temps. Malgré tout, par activation de ressorts psychologiques comme la ruse, la peur de la prison ou le narcissisme, les enquêteurs réussissent souvent à soutirer des aveux. Parfois, il suffit de laisser parler la personne suspectée puis de relever ses contradictions pour la confronter à ses propos.

Extrait de mon roman.

Trois jours après, pendant son jogging à travers la forêt landaise, une camionnette klaxonna et s’arrêta à sa hauteur alors qu’il traversait la route goudronnée pour prendre une autre piste de sable tapissée d’aiguilles de pin des landes qui serpentait entre les arbres au tronc droit et effilé.

— S’il vous plait, vous pouvez m’indiquer la direction pour Cap-Breton, demanda le chauffeur.

Al s’approcha pour lui répondre, la porte coulissante s’ouvrit brutalement, deux hommes se jetèrent sur lui, l’un lui posa une cagoule sur la tête et l’autre qui l’avait ceinturé le projeta à l’intérieur. Sa tête cogna brutalement la cloison de la camionnette. Il resta engourdi quelques secondes, le temps qu’on lui enserre les poignets avec des bracelets en plastique. Il rua et toucha un corps qui émit un juron étouffé.  

Quelqu’un lui appliqua un tampon de chloroforme sur le nez, il sombra…

Une sensation brutale de froid le saisit et il se réveilla.

On lui gueulait dessus, une lumière aveuglante dans les yeux.

— T’es qui ? Ton matricule ? Ta mission ?

—  Quoi, mais je suis en vacances.

— Ta gueule, tu bosses à la piscine, accouches. En parlant de piscine, un peu d’eau, tient prend ça !

Une ombre découpée lui envoya un seau d’eau glacé, il réalisa qu’il était à poil.

L’interrogatoire dura toute la nuit, il était gelé.

Enfin, on coupa ses bracelets, mais pour le suspendre par les mains par une grosse corde, ce qui était pire. Complètement ankylosés, ses membres étaient douloureux. Il grelottait et sa gorge était en feu.

Comme on lui avait appris, il compta de 1 à 10 et recommença. Un exploit de concentration dans de telles conditions.

On le détachait pour le rattacher sur la chaise. Il se demandait ce qu’il préférait. Il se prépara à la prochaine suspension, dès qu’on le détacha, il plaça un coup de boule dans le sternum de l’une des ombres. L’autre ombre arriva vers lui, Al se mit en garde, mais ses bras raides se levèrent trop lentement et un uppercut l’allongea.

Il se réveillait cette fois-ci allongé sur une planche avec une serviette noire sur le visage. Waterbording ! Al allait appliquer ce qu’on lui avait appris, mais sans pratique. On lui balançait de l’eau pendant quarante secondes et à sa seconde expiration on lui en reversait pour être certain qu’il inhale bien du liquide, mais il respirait un peu par le nez. Al bloquait le fond de sa gorge et l’eau déborda de ses lèvres comprimées par la serviette. Il respirait un peu d’air par saccades par le nez en expulsant l’eau de sa bouche. Il résistait au vertige et à l’hyperventilation pendant une dizaine de minutes. Concentré, il essayait de compter, mais finit par s’étouffer et vomir, alors ses tortionnaires lui laissèrent un temps de répit.

—  Bon alors, tu vas parler ?

— OK, j’en ai plein le cul.

— Ouais, bravo, bravo, tu as tenu quinze heures, ce n’est pas mal pour un bleu.

On le libéra de ses liens et il sentit une couverture poser sur ses épaules. On lui enleva sa cagoule, aveuglé, il aperçut, l’une des ombres lui apporta du café chaud. De soulagement, il craqua, mais il se contrôla à la vue de Chris qui rentrait dans le garage, car il était dans un garage vide.

— Viens te réchauffer dans le salon et te restaurer.

— Mais c’est quoi ce bordel de bizutage bande de cons !

— Oh ! Calme-toi, ce n’est pas un bizutage cela fait partie de ta formation. C’est un passage obligatoire pour la fin de ton parcours. Tu es maintenant habilité pour être un agent de terrain.  Tu t’en es bien sorti, ma foi répondit Chris.

Suite la semaine prochaine sur une autre technique d’espion.

L’ATTAQUE CHINOISE VIA LINKEDIN.

Historique de Linkedin.

Mai 2003. Lancement en Californie du réseau Linkedin par Reid Hoffman, Allen Blue, Konstantin Guericke, Éric Ly et Jean-Luc Vaillant. Treize ans plus tard Microsoft achète le réseau pour 26,2 milliards de dollars.

Février 2014. Lancement de la version chinoise en accord avec les autorités de Pékin.

Pour rappel, en 2019, Linkedin a 645 millions de membres, dont 40 millions sont des décisionnaires. 100% des entreprises de la Fortune 500 (le CAC 40 américain) sont représentées par des cadres sur le réseau. Un véritable territoire de chasse !

Les Chinois préparent l’opération.

Juin 2017. Promulgation à Pékin de la loi sur le renseignement national, dont l’article 7 oblige « toute organisation à collaborer aux missions de renseignements nationaux ». La collaboration ente institutions de renseignements et institutions du secteur privé franchit un cap significatif passant désormais du rang d’échange tacite au rang de devoir pour la sécurité nationale.

 En Chine les services secrets sont placés directement sous la coupe de Xi Jinping, président de la République populaire de Chine. La commission centrale de sécurité nationale est créée en novembre 2013 à sa demande, et il la préside à compter de l’année suivante. L’utilisation des réseaux sociaux tels que Linkedin pour toucher des cadres et des responsables politiques et économiques est une forme de renseignement humain. Mais en phase industrielle ! Des dizaines de milliers d’agents sont utilisés à cet effet, dans le cadre de la politique volontariste de l’économie chinoise.

La tactique

14 juillet 2017. Le B.F.V. (Bundesamt für Verfassungsschutz) l’office fédéral de la protection de la constitution placé sous l’autorité du ministère fédéral de l’intérieur allemand lance une alerte sur l’utilisation du service de renseignements chinois, le Guoanbu, pour recruter des informations sur le le réseau Linkedin. Dans le monde entier, plus de 1000 personnes en position d’intéresser les services chinois ont été approchées dans les règles de l’art. La note du renseignement français de 2018 est explicite : « par l’envoi de messages standardisés, les officiers chinois expliquent d’être la recherche d’experts internationaux et proposent aux personnes ciblées des opportunités de collaboration généreusement rémunérées. En cas de réponse positive et en fonction du profil de la cible, cette dernière est évaluée puis invitée gracieusement à l’étranger pour participer à un séminaire, donner des conférences, rencontrer un client potentiel ou négocier les termes d’un contrat. » Lorsque les services allemands ont repéré ce manège ; ils ont constaté que les « invitants » utilisaient des identités fabriquées, que leurs photos et leurs profils étaient des inventions et qu’ils disposaient de gros moyens. Les services français notent qu’après les premiers contacts, et de retour dans son pays, la cible reçoit des instructions de son correspondant chinois qui lui demande régulièrement la rédaction de notes d’analyse s’appuyant sur des informations confidentielles

L’alerte des services de renseignements français.

19 octobre 2018. Diffusion par la D.G.S.I. et la D.G.S.E. d’une note d’alerte à l’intention des ministères français. Cette note a pour objet de sensibiliser plusieurs centaines de hauts fonctionnaires français sur les méthodes de recrutement chinois sur Linkedin. Le Guanbou est mis en cause. À cette date, les services de renseignements français estiment que plus de 1 700 personnes ont été visées sur les réseaux sociaux pour tenter de leur soutirer des renseignements sensibles en les achetant. La conduite d’une opération d’espionnage à l’échelle industrielle ne peut être effectuée que par des services disposant de moyens énormes, prioritaires aux yeux du gouvernement.

La main dans le sac.

Bien entendu, les Chinois auraient largement préféré ne pas être pris la main dans le sac. La meilleure façon de faire échouer l’opération d’espionnage, c’est de la dévoiler. En lançant des alertes spectaculaires, les services européens concernés ont démontré qu’ils ne prenaient pas l’affaire la légère et qu’elle leur semblait faire peser un risque sérieux sur la sécurité économique de la France et de l’Allemagne. En agissant de la sorte, ils ont repris la main. Mais il serait naïf de penser que les Chinois abandonneront leur tentative. L’agressivité commerciale et politique est une attitude : ils continueront à utiliser leurs services secrets à cette fin.

Qui est l’espion qui a implanté Stuxnet ?

Retour sur l’opération Olympic Games.

Les Américains, comme les Israéliens visaient depuis longtemps à entraver les velléités nucléaires militaires de l’Iran. Les iraniens avaient protégé leurs systèmes informatiques nucléaires en les coupant physiquement de tout réseau. Il fallait donc accéder directement sur un site, pour y implanter le virus qui atteindrait les équipements.

Pour les États-Unis, la NSA est à la manoeuvre. Et côté israélien, l’Unité 8200, spécialisée dans la cyberguerre, est intégrée à l’opération. Les Américains disposaient de centrifugeuses similaires à celle des Iraniens, qui leur avaient été fournies par le feu dictateur Mouammar Kadhafi après qu’il eut renoncé à ses efforts nucléaires, en 2003.

Le virus Stuxnet sera introduit dans les systèmes iraniens à travers la mise à jour des ordinateurs portables des ingénieurs de l’usine de Natanz, moins surveillés que les installations elles-mêmes. Après la destruction de quelques centrifugeuses, les Iraniens blâmant la piètre qualité des machines fournies par le Pakistan, bloquèrent les autres.

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Côté américain, l’opération Olympic Games, dont Stuxnet est un élément, a été commandé par le général James Georges W.Bush. Elle a rapidement fait l’objet d’une opération étroite avec les Israéliens, associés sans délai. Lors de la station de pouvoir entre Bush et son successeur Obama, l’opération Olympic Games est au menu de la discussion. Obama fera installer des cartes de l’usine de Natanz dans la « situation room » de la Maison-Blanche poursuivre l’opération au jour le jour.

Courant 2009, le programme fonctionne avec succès. Le projet nucléaire iranien est ralentit, sans que ses responsables aient soupçonné la source de leurs problèmes. En 2010, les premiers articles de presse sur un nouveau ver informatique disaient n’êtes commencent à apparaître. Le secret va dès lors être rapidement éventé.

L’effet recherché est-il atteint ?

Le nom de l’opération symbolise les cinq anneaux du drapeau Olympique, les cinq pays pays participant à cette action. L’opération Olympic Games a fait parti d’un ensemble de mesures (assassinats ciblés, embargo, etc.) visant à affaiblir les efforts nucléaires de l’Iran.

Il était nécessaire de rendre le pays plus conciliant dans la perspective d’un accord sur le nucléaire finalement conclu le 14 juillet 2015 à Vienne (Autriche). Il s’agit donc d’une opération politique. Elle a contribué à atteindre le but recherché, toutefois non conformes aux objectifs il n’avait initialement espéré par les négociateurs (Allemagne, Chine, France États-Unis, Royaume-Uni, Russie).

Cet édifice diplomatique a été jeté à bas par le président Donald, qui s’est retiré de l’accord avec l’Iran en 2018, initiant ainsi un nouveau bras de fer.

Qui est la taupe ?

Deux sociétés écrans ont été crées par les États-Unis et Israël pour infiltrer le site de Natanz. Elles ont obtenu un laisser passer une seule fois pour y travailler.  La taupe s’est faite passer pour un technicien.

La taupe néerlandaise a été le moyen le plus efficace d’introduire le virus dans Natanz », a déclaré une source à Yahoo.

 Elle a infiltré le programme nucléaire de l’Iran, prenant le contrôle et sabotant une partie de ses processus d’enrichissement en accélérant ses centrifugeuses.

Jusqu’à 1 000 centrifugeuses sur 5 000 avaient été endommagées par le virus, selon les rapports, ce qui a retardé le programme nucléaire.

La CIA et le Mossad ont refusé de répondre aux demandes de commentaires, tout comme l’AIVD,(service extérieur des renseignements des Pays-Bas) a indiqué Yahoo.

La taupe néerlandaise a eu accès à Natanz quelque temps avant l’été 2007. Bien qu’il n’ait pas participé directement à l’installation des centrifugeuses, il a pu recueillir des informations sur les dispositifs et leur configuration.

Il a fait plusieurs visites sur le site, obtenant « les informations essentielles » nécessaires pour que le virus réussisse, selon une source. Plus tard, il a physiquement introduit le virus dans le complexe, l’installant dans les systèmes, via une clé Usb ou un portable d’un employé.

Plus tard le virus s’est répandu à d’autres système, et à travers le monde ; cela aurait été fait involontairement. L’Iran a exécuté plusieurs employés mais personne ne sait si la taupe était parmi eux.

En tout cas, il lui fallait un grand sang froid. Les espions seront toujours à la tâche sur le terrain, en appui à ce mode cyber devenu nécessaire à tous les gouvernements de la planète pour espionner, attaquer sans se faire prendre, ou en tout cas trop tard.

L’affaire SKRIPAL

Voilà ce que vous auriez pu lire ou ce que vous pourriez lire si vous vous rendez à l’exposition « Espion » à la cité de la science à Paris. Vous pouvez comparez cette version écrite par un inconnu par rapport à l’article de mon blog Mokrie’déla !

Naissance et gestion de la crise.

La crise est née de l’empoisonnement délibéré de deux réfugiés politiques russes au Royaume-Uni, l’ex-agent secret Serguei Skripal est sa fille Louila. L’agression a pris une forme très particulière, faisant appel à un agent neurotoxique super puissant interdit par les conventions internationale, le novitchok. La personnalité des victimes de même que la méthode employée privilégie la thèse d’une responsabilité de Moscou. On n’accuse pas à la légère un état aussi important que la Russie. C’est pourquoi lorsque s’accentue la crise, le Royaume-Uni sollicite ses alliés qui répondent présent. Avec une certaine discrétion, Emmanuel Macron évoquera cette collaboration lors de son discours sur le renseignement européen le 5 mars 2019. Les accusations occidentales contre la Russie seront contestées avec une grande vigueur par Moscou, qui n’a jamais cessé qu’elles n’ont aucun fondement. Quant aux deux empoisonneurs désignés par Londres, ils ont pris le parti de la dérision, reconnaissant être venus à Salisbury où ils ont été filmés par des caméras de surveillance, mais seulement pour visiter la cathédrale « célèbre dans le monde entier pour sa flèche de 123 mètres et son horloge »

La relation avec le chef de l’État.

Theresa May a très clairement incriminé la Russie en évoquant » une action directe de l’État russe contre notre pays ». Plusieurs arguments plaident en ce sens, bien qu’une implication personnelle de Vladimir Poutine n’ait cependant jamais été démontrée publiquement :

1/les transferts russes des services d’espionnage sont systématiquement pourchassés. Un poison tout aussi inhabituel (polonium) avait tué Alexandre Litvinenko le 23 novembre 2006.

2/ L’usage d’une arme chimique sophistiquée, qui ne peut-être produite que dans un laboratoire militaire, indique de façon claire que les autorités politiques ont été impliquées. Dans le cas contraire, des sanctions auraient été prises.

3/ Les morts violentes ou suspectes d’opposants sont courantes en Russie.

Dénouement politique.

L’attaque contre Serguei Skripal n’était pas destinée à l’intimider, mais à le tuer. Sa survie et celle de sa fille n’ont été permises que par l’intervention rapide des secours britanniques. Dans de telles circonstances, une question essentielle se pose ; à qui profite le crime? Le doute n’est pas permis : à Vladimir Poutine. Cet homme a bâti son pouvoir sur une idéologie autoritaire et modelé son image son image publique sur celle de l’homme fort, intransigeant sur les principes nationalistes. Que Serguei Skripal coule des jours paisibles au Royaume-Uni après avoir « trahi la mère patrie » constitue un mobile suffisant pour tenter de l’assassiner. Dans un contexte international tendu, Poutine jetait une pierre dans le jardin britannique, tout en flattant son opinion intérieure et les électeurs appelés aux urnes deux semaines plus tard. La survie de Skripal n’est qu’un demi-échec : plus aucun opposant ne peut douter que le pouvoir russe paiera le prix qu’il faut pour le faire taire.

Conclusion.

Les versions dans le monde de l’espionnage sont bien dans un contexte de faits historiques, encore faut-il, que ces faits ne soient pas frappés du saut du secret, donc légèrement faussés.

Mais c’est le propre de l’espionnage ; avoir le mensonge comme carte de visite !

Une session de surf dans mon futur roman d’espionnage.

Le surf dans la littérature.

Le surf et la littérature se sont toujours bien côtoyés.  Je n’évoque pas les guides techniques édités ou les magazines de surf comme ceux que je dévorais dans les années 1980 « Surfer ».  Le premier livre que j’ai lu, en anglais, « Surfing, the ultimate pleasure » publié en 1984, écrit par Leonard Lueras évoquait l’origine du surf avec le père du surf « The Duke » de son évolution, la période des Sixties et de « Surfing U.S.A » un vrai bonheur. Le surf est présent dans certains romans, il suffit de cliquer sur Babelio pour s’en rendre compte. Celui que je préfère c’est quand même « les jours barbares » de William Finnegan dans lequel l’auteur dépeint les vagues que seul un surfeur peut voir.

 Je suis en train de lire (c’est une phrase qui m’a décidé à écrire cet article sur le surf) Écriture mémoires d’un métier de Stephen King. « À treize ans, j’avais envie de monstres qui dévoraient des villes entières, des cadavres radio-actifs surgissant de l’océan pour bouffer les surfeurs… » Cela m’a fait rire, combien de fois, assis sur ma planche, les jambes pendant au dessus de fonds rocheux ou sableux, saisi par un frisson inexplicable, je m’allongeais sur la planche sans poser un membre sur l’eau. Une planche de surf c’est une planche de salut, de salut de son âme torturée pas l’imagination.

La première est unique fois où j’ai vu du surf dans un film d’espionnage c’est dans « Meurs un autre jour ». James Bond chevauche au large de la Corée du Nord une vague de cinq mètres. C’est du fake on le voit tout de suite.

Extrait de mon roman  » Le lièvre dans la lune »

Je vous donne l’opportunité de lire cet extrait de surf dans mon roman d’espionnage, « le lièvre dans la lune ». Quand je le relis, je me dis que j’aurai pu faire beaucoup mieux.

La route perçait à travers les pins des Landes, serrés et ordonnés comme un défilé de troupe militaire. Les rayons du soleil filtraient entre les cimes comme des lames de sabre. Dans le salon il avait une vue sur la forêt. La cuisine était bien équipée, dans le fond du jardin un barbecue en pierre lui permit de griller du poisson acheté sur le port de Cap-Breton le matin même. Une dorade royale avec ses écailles, un filet d’huile d’olive et une Caponata à la Sicilienne accompagnée d’un bordeaux rosé lui firent oublier la “piscine“ ; comme les médias surnomment la D.G.S.E. à cause de sa proximité avec la piscine des Tourelles. En interne le surnom c’était tout simplement “la boîte“.

Après son premier dîner en solitaire il alla voir les vagues. La mer était “bonace“ comme il se plaisait à le dire. Au lieu de dire calme, flat, sans vague, il disait “bonace“. Cela ne l’inquiétait pas, son application mobile de surf lui indiquait que la houle arrivait dans la nuit et que demain le spot serait correct.

Sa première session de surf ne fut pas une réussite. L’eau était froide après le vent de la nuit. Si ses pieds nus résistaient au froid, sa tête enserrée dans un étau sous la première mousse d’écume était presque douloureuse. Sur ses joues, du papier glacé lui resserrait les chairs. Première chute sur sa première vague, un petit soleil, le cul en l’air et les oreilles remplies d’eau terminèrent sa brève chevauchée.

— Ah punaise, je me suis levé trop vite et je n’ai pas fléchi mes jambes, merde ! Quelle boîte ! pesta-t-il pour lui.

La seconde vague ferma tout le long et il ne fit que descendre tout droit. Pris dans la mousse il se retrouva devant le line up et une série arriva. Des vagues dans la gueule plus tard, les épaules en feu, les bras en plomb, les oreilles noyées ; crachant, le souffle court, il arrivait enfin à repasser derrière la barre. Il laissa passer quelques vagues en reprenant son souffle. Sur la dizaine de vagues il en surfa une seule correctement. Le froid l’acheva et il n’eut pas l’endurance nécessaire après une heure d’efforts de se lever sur sa planche pour la dernière vague, il resta à genoux. Comme chaque reprise après une abstinence du surf de plusieurs mois, le premier surf n’était pas une partie de plaisir.

 Il fallait en passer par là pour des jours meilleurs. Cligner des cils sous les gouttes de lumière. Goûter au sel sur ses lèvres. Entendre le grondement de la vague qui s’écrase. Le chuintement de la crête échevelée d’écume qui rechigne à exploser, retenue par un vent de terre qui creuse un mur couleur cyan que l’on descend l’estomac serré. Regarder la série arriver, des montagnes et des creux solennels qu’ont ne peux qu’admirer, respecter.

C’est tout, les amis !

Ps : la photo c’est moi. Depuis longtemps j’ai envie de créer un site « comjmelapet.com »

Les premiers messages secrets des espions dans l’histoire

Introduction

Personnellement, avant de fouiller dans les articles et les livres, je me demande si la cryptologie, les messages cachés n’ont pas commencé avec l’art préhistorique et ensuite les pictogrammes. Messages liés avec la notion de propriété au sens large, comme les territoires de chasse des hommes préhistoriques qui marquaient leurs coins de chasse sur des rochers.

Il faut remonter à l’Antiquité grecque pour en savoir plus. Chacun sait, que la cryptologie est une technique qui modifie l’ordre des lettres ou des nombres dans un message pour le rendre incompréhensible sauf pour celui qui possède le code pour le déchiffrer.

Les chinois en premier.

Du grec Kryptos (caché), on peut penser que l’origine est en Grèce. Eh bien, non ! Bien avant eux les Chinois rédigeaient en caractère minuscule leurs messages sur des rouleaux en soie très fins. Ces messages entourés d’une boule de cire étaient ingurgités ou insérés dans le fondement du messager. Certains messages étaient délivrés, au sens propre et figuré, plus rapidement.

Les Spartes.

La « scytale » inventée par les Spartes fut l’un des premiers procédés de cryptage. L’espion portait sur lui une ceinture en tissu ou en cuir marqué par des lettres ou des chiffres. Celui qui écrit le message le fait sur un bâton ; la scytale, sculptée avec un pentagone à facettes irrégulières. Celui qui réceptionnait le message en possédait une à l’identique. Au départ, la bande de tissu était enroulée sur la scytale en traçant son message en longueur. Si le messager est intercepté, la bande déroulée affichait une suite de lettres ou de chiffres incohérents. L’espion ne possédant pas la scytale n’en connaissait pas la signification, et pouvait mourir sous la torture sans en dévoiler le secret. Si le messager arrivait à délivrer son message, le receveur le décryptait avec une scytale taillée de la même façon.

Encore les Spartes.

Dans les textes d’Hérodote, est évoquée l’ingéniosité de Démarate de Sparte. Il apprend que le puissant roi de Perse, Xerxès organise une attaque militaire contre la Grèce. Le sparte utilise une tablette en bois qu’il grave en enlevant la cire. La fonction de ces tablettes sert de support à la cire sur laquelle on grave des lettres. Il enlève la cire, grave le message sur le bois et le recouvre de la cire vierge. La tablette arrive bien à destination, mais les récepteurs se demandent à quoi elle sert. La femme du roi Léonidas 1er, l’une des rares femmes spartiates à jouer un rôle politique, devinera la ruse en grattant la cire, pour faire apparaître le message incrusté dans le bois. Cela ne changea rien au destin du roi spartiate et de la défaite des Grecs. Mais ces derniers prendront, leur revanche en battant les Perses durant la bataille avale de Salamine.

 L’art de la guerre.

Le maître en la matière d’espionnage se trouve à des milliers de kilomètres de Sparte, dans l’Empire Chinois dans la moitié du IVe siècle AV. J.-C. Sun Zi écrit un manuel théorique sur les conflits armés ; l’art de la guerre. Le chapitre XIII est réservé à l’espionnage ; il sert encore probablement encore aujourd’hui dans sa vision des espions modernes. Mais c’est un autre sujet.

Les services secrets suédois.

La Säpo.

Les suédois, les suédoises (pour une fois j’impose la règle du féminin pluriel), elles sont grandes, élancées, blondes, des océans dans les yeux. Bref, craquantes comme un Krisprolls, du coup j’ai voulu prendre l’avion pour Stockholm pour me rendre au Bolstomtavägen 2, Solna, mais ma femme m’a dit :

— Reste il y a les mêmes à la maison, elle évoquait le paquet de Krisprolls bien sûr.

 Alors, je me suis assis derrière mon pc et j’ai lancé des recherches avec un grand soupir. J’ai été étonné de tomber sur le site du Service de la Sureté Suédoise, la SÄPO (prononcez Sépo). Il explique ce qu’ils font, des services secrets pas si secrets alors !

1200 personnes y travaillent. La majorité est basée à Stockholm, le reste est réparti dans des antennes régionales à Umeå, Uppsala, Örebro, Norrköping, Göteborg et Malmö.  Dans ces effectifs collaborent des analystes, techniciens, interprètes, juristes. Environ la moitié des effectifs sont policiers incluant les enquêteurs et les inspecteurs, mais aussi des gardes du corps.

Mon rêve éveillé.

Garde du corps ! Là j’ai inventé une histoire. J’étais dans un salon d’écrivains célèbres à Stockholm et je devais être protégé, car mon essai politique était trop dérangeant pour des groupes extrémistes. La Säpo a donc chargé un garde du corps de m’accompagner partout ; elle ressemblait à s’y méprendre à Mini Anden.

Mon téléphone a vibré c’était ma belle-mère ! Mon rêve éveillé étant évanoui, j’ai repris mon article en tapotant plus lourdement sur les touches de mon clavier. Une partie de mon cerveau pensait avec nostalgie à Mikael Blomkvist, le héros de la trilogie Millénium écrite par feu Stieg Larsson. Si vous partez en voyage, l’office de tourisme a créé à Stockholm un Millenium Tour qui vous emportera sur les traces de Mikael et Lisbeth.

L’organisation des services de la sureté suédoise.

Les activités de la Säpo sont organisées sur cinq points : le contre-espionnage, le contre-terrorisme, l’antisubversion, la sureté dans la société, la protection des personnalités comme la famille royale, les dirigeants et les visiteurs officiels à risque potentiel.

 L’Antisubversion a pour tâche de contrecarrer toutes les menaces pouvant influencer leur régime démocratique et les prises de décisions politiques.

Le Service de la sûreté suédoise veille à la prolifération des armes, à la production d’armes de destruction massive et aussi des armes chimiques ou bactériologiques.

La menace Russe.

La frontière maritime de la Suède avec la Russie toute pose des problèmes d’espionnage russe. La Säpo voit des espions russes partout ; elle ne doit pas avoir complètement tort quand, en 2015, le chef des services secrets suédois annonce qu’ un tiers des diplomates Russes basés à Stockholm sont des agents secrets. Ils sont jeunes, bien formés motivés et attrayants.  Ils s’intéressent à tout, manifestent de l’intérêt pour les réfugiés politiques, les militaires, les représentants de la police, les Suédois travaillant à l’étranger, essaient d’enrôler des espions, de forcer les systèmes informatiques des ordinateurs. Régulièrement des scandales éclatent et des arrestations ont lieu.

IBM et BIM !

En 2017, le scandale lié à IBM éclate. Le géant de l’informatique a eu accès à des informations sensibles et privées concernant entre autres sur des agents secrets suédois à l’étranger via les permis de conduire qui leur ont été fournis.

Un contrat est signé, en 2015 par l’agence publique de transports suédoise pour déléguer la gestion de ses services informatiques à IBM. La diffusion des informations critiques s’est réalisée dans la foulée puisque IBM a fait appel à des sous-traitants en République Tchèque et en Serbie pour y transférer les données concernant les Suédois possédant un permis de conduire dont les personnes en charge de sécurité. Les informaticiens locaux   accèdent à ces informations ultra confidentielles. Avec le danger de voir ces informations transmises à l’espionnage russe.

La cerise sur le gâteau, c’est que lorsque l’agence publique des transports s’est rendu compte d’avoir transmis trop d’informations, plutôt que d’envoyer une nouvelle base de données annulant la précédente, elle a renvoyé la liste des noms à retirer, contenant toutes les personnes extrêmement sensibles d’un point de vue sécurité. Des têtes sont tombées politiquement parlant.

Les manœuvres Northen Wind.

 En mars 2019, des manoeuves militaires conjointes avec la Finlande avec près de 10 000 hommes dans la région de Botnie, à la frontière de la Finlande. Cela n’était pas arrivé depuis trente ans.

— Mais pourquoi Mon Colonel ?

Le colonel suédois Stefan Smedman donne sa version : « Dimanche, la semaine dernière, notre frontière a été attaquée. Le gouvernement suédois a déclaré l’état de guerre. Notre armée mobilise ses troupes avec l’armée finlandaise. C’est une agression depuis l’est, mais c’est un scénario fictif. Ce n’est pas une agression des Russes. »

— Mais bien sûr Mon Colonel, et la marmotte elle plie le papier.

James Bond est partout.

Mais je termine cet article sur cette anecdote. La Säpo constamment sur les dents, en particulier, en 2012 avait organisé une soirée avec des milliers d’invités. Cet événement révélé par un journal a fait scandale ; c’est compréhensible pour la bagatelle de 640 000 € aux frais du contribuable ! Le thème de la soirée, c’était James Bond.

Trop fun, ces Suédoises, quand je vous disais qu’elles étaient craquantes.

Costa Concordia, 8 ans sont passés.

Vous vous demandez pourquoi ce sujet alors que mon blog est axé sur la naissance d’un espion français de la D.G.S.E. Lorsque j’ai écrit ce roman d’espionnage, je me suis inspiré de mon vécu et dans la vie d’un individu il existe des évènements marquants. Je ne pouvais pas ne pas intégrer le sujet de la croisière dans mon roman en devenir « le lièvre dans la lune ». Pourquoi ? Parce que j’ai été agent de voyages et j’ai travaillé pendant 15 ans pour la compagnie Costa Croisières et ce parcours de vie n’est pas neutre pour quelqu’un qui aime écrire. Le héros de mon roman se nomme Al Gean Voyage, pour rappel.

Il est donc presque naturel pour un écrivain de s’inspirer de son vécu, mais je n’en dirais pas plus et vous comprendrez alors pourquoi ce que j’ai écrit dans les derniers chapitres, si un jour vous lisez mon roman d’espionnage qui n’est pas encore publié.

Pendant ce drame j’échafaudais un tas d’hypothèse alors que les causes du naufrage n’étaient pas encore connues. Toutes ces hypothèses sont restées dans ma mémoire et je m’en suis servi pour l’histoire de mon roman de fiction.

Il y a aussi une autre raison ; vous ne me connaissez pas et je vous dévoile un évènement vécu que je n’oublierai jamais. Mais personne ne sait comment nous avons tous été touchés dans tous les bureaux dans le monde, sur les navires de la compagnie cela n’a jamais été dit ou écrit en France. C’est donc mon témoignage.

Ce matin du samedi 14 janvier 2012, je prenais mon petit-déjeuner sur le long comptoir gris de ma cuisine. J’ai entendu ma fille dévaler les escaliers en criant :

-Papa, papa un bateau Costa s’est échoué.

Dans ma tête, c’était sur un banc de sable, cela arrive rarement, mais c’est le plus courant.

– Sur un banc de sable ?

– Non, regarde, il est couché et elle me tendit son laptop.

Couché sur son flanc blanc immaculé comme un cétacé blessé, il remplissait l’écran.  Cette image s’est imprégnée dans ma rétine à un tel point que je ne voyais rien d’autre. J’allumais mon téléphone portable, il affichait 08 h 30 et beaucoup de messages et d’appels dont un à 07 h 30 du siège français à Rueil-Malmaison.

C’était la secrétaire de la direction qui me demandait si je pouvais me rendre au port de croisière de Marseille et de la recontacter. Je vous passe les détails de la conversation, nous étions quatre commerciaux, deux basés sur la zone Monaco, Alpes-Maritimes et Var, et deux autres basés sur Marseille. Nous étions les plus proches et on nous demandait si nous souhaitions aider les naufragés qui devaient revenir sur Marseille. La direction ne nous imposait rien ; nous nous sommes retrouvés tous les quatre au M.P.C.C (Marseille Provence Cruise Center), en somme la gare maritime conçue pour les navires de croisières.

Le Costa Concordia opérait sur des croisières de 8 jours/ 7 nuits de Marseille à Marseille pour le marché français, et les croisiéristes embarqués le samedi auparavant devaient revenir vers Marseille, normalement. Mais deux nuits avant cela, en quittant le port de Civitavecchia à Rome, près de l’île du Giglio dans la nuit à 21h45’et 8’’ la coque arrière babord heurte le scole (rocher).

 À partir de ce moment-là les répercussions sont inimaginables.  Plus rien ne sera comme avant, pour ceux qui ont perdus des êtres chers, ceux qui ont été blessés, ceux qui ont vécus le naufrage dans la nuit, pour ceux qui les ont aidés, pour ceux qui travaillaient dans la compagnie dans le monde entier, pour la compagnie et pour le monde de la croisière.

Lorsque nous sommes arrivés, le siège avait organisé le matin même à Paris au Quai d’Orsay une cellule de crise. Au premier étage de la gare maritime nous nous sommes coordonnées avec l’agent portuaire. Les marins de pompiers de Marseille, les médecins, une cellule psychologique la police de l’air et des frontières, l’office de tourisme, les autorités portuaires, étaient présents, ainsi que le préfet de l’époque. Ah ! le préfet on ne s’est pas aimé tous les deux ! Je me souviens aussi d’une élue politique qui ouvrait le parapluie en disant « il faut bien spécifier que ce n’est pas nous c’est Costa ». Un stand de ravitaillement, des boissons, des chargeurs de téléphone de toutes sortes des multi prises ; tout ce qui était nécessaire pour aider les naufragés.

Nous attendions, deux choses, le DG Adjoint de Costa Croisières qui se démenait pour trouver la première place possible dans un avion de Paris pour Marseille Marignane, (habilité à répondre à la presse), et les bus italiens avec les naufragés. On les attendait dans l’après-midi, le premier est arrivé vers 19 h 00, nous sommes descendus sur le parking pour les accueillir. Une légère brise soufflait, il faisait froid et la nuit était tombée depuis plus d’une heure. Le silence prit place une fois le moteur des bus éteints. Ils descendirent, tous les traits creusés, hagards. Certains étaient chaussés d’une seule chaussure ou portés des vêtements dépareillés. Les couvertures de survie, pour ceux qui en avaient, faseyaient sous la brise marine. Un cordon de sécurité empêchait la presse de leur sauter dessus, leurs questions fusaient.

La plupart n’ont pas répondu, trop fatigué. Nous avons circulé parmi eux ; plusieurs n’avaient plus de clés de voiture et voulaient rentrer chez eux au plus vite. L’agent maritime contactait alors un serrurier, d’autres avaient leurs clés mais plus d’argent, on leur en donnait pour payer les frais de route. D’autres n’avaient plus de papier d’identité et la police établissait des sauf-conduits. Une famille réunionnaise n’avait plus leurs billets d’avion et voulait repartir sur le vol du lendemain. Je commençais à les chercher et le préfet agressif vient vers moi ;

-Qu’est-ce que vous faites, à tourner ?

– Je cherche une famille réunionnaise pour refaire leur billet d’avion.

– Mais enfin vous ne les voyez pas, ils sont derrière vous, ils sont repérables pourtant.

Ils étaient assis et je ne les avais pas encore vus.

– Il est vrai monsieur le préfet que vous êtes plus apte que moi pour repérer des individus.

– Pfff ! Et il traversa la gare maritime d’un pas rageur.

 Tous les bus n’étaient pas arrivés ; ma collègue cherchait à joindre par téléphone les chauffeurs de bus italiens pour savoir où ils étaient. Certains étaient proches, d’autres perdus. C’est à ce moment que le préfet fonça sur nous.

– Où sont les autres bus, mes motards attendent pour les accompagner ?

– Nous sommes en train de les joindre pour savoir où ils sont.

– Non seulement vous perdez des passagers mais aussi des bus, dès que vous les avez en ligne dites leur de s’arrêter et on vient les chercher. Il hurlait pour que tout le monde entende.

– Même au milieu de l’autoroute ?

– Comment ?

– Philippe ne répond pas, ne réponds pas ça.

– Nous avons les coordonnées.

Un policier s’avança et prit sans un mot le papier de ma collègue.

Ensuite des passagers sont venus nous expliquer leur naufrage et cela a duré jusqu’à l’arrivée du dernier bus. Une fille attendait son papa qui n’était pas dans le dernier bus. Ce fut au DG d’annoncer le décès ; c’était lourd. Tout s’entassait dans ma tête comme des sacs de plomb que l’on chargeait à mesure des récits. Mais je ne m’en rendais pas tellement compte dans l’action. Je me trainais sans savoir pourquoi. Et puis on est rentré dans le Var, je suis arrivé vers trois heures du matin et je n’ai pas dormi. J’étais levé à 06 h 00, je regardais mes mails, les images, les premières explications, les premières inepties des médias.

Une réunion téléphonique était fixée à 11 h 00 pour tout le personnel présent et beaucoup de volontaires. Je me suis rendu au bureau à Toulon, nous étions tous les deux avec ma collègue. Le bilan était lourd, non définitif. Le DG n’a pas tenu de discours, il a parlé en déroulant les faits, il nous a remerciés et puis il y a eu un blanc, il n’a pas pu reprendre la parole, la voie étranglée par l’émotion et nous avons pleuré en silence. 

Les jours qui ont suivi, les semaines, les mois se sont déroulés dans un semi-cauchemar. Les conséquences ont été inattendues. Pour nous, en interne, ce que nous avons vécu n’a pas de commune mesure avec ceux qui ont perdu des proches, qui ont vécu le naufrage. Mais personne ne sait que nous avons tous été touchés dans tous les bureaux dans le monde, sur les navires de la compagnie cela n’a jamais été dit ou écrit en France.

Mes collègues parisiens, dès le lendemain appelaient les naufragés et ont écouté leurs récits. Ils ont été secoués, certains ont craqué. Une réunion avec un expert de crise fut organisée au siège et nous avons extériorisé ce qui nous pesait, pas tous. J’ai montré un poster tagué, ce poster était une photo aérienne d’un navire de la flotte navigant en pleine mer, il était fixé sur la porte extérieure de notre bureau situé au troisième étage de l’immeuble. Quelqu’un avait écrit « coulé ».

Ce que j’ai entendu et lu dans la presse était souvent un ramassis de conneries, de fausses informations. Depuis je ne regarde plus les informations de la même façon et je m’informe autrement. Il était dit qu’il y avait des passagers clandestins à bord, mais c’est impossible, les mesures de sécurité étaient déjà rigoureuses et elles le sont encore plus aujourd’hui. Et j’en reviens un instant à mon roman qui aborde ce sujet avec des éléments fournis par une source du monde de renseignement. C’est aussi un message car dans chaque roman, l’auteur essaye de passer un message. Ce message est pour les compagnies de croisières ; “ renforcez vos mesures de sécurité, soyez encore plus vigilants, et cette vigilance doit opérer pendant la construction du navire et après, pendant sa navigation “.

Certains de mes collègues sont allés sur l’île du Giglio et notre DG adjoint à plusieurs reprises ; il prenait soin des familles en deuil et en particulier de celles qui avaient perdu leurs enfants.

Il fallait continuer à travailler avec un navire de 3000 passagers en moins. Les itinéraires avaient été modifiés, les bateaux remplacés, ce qui a été très très compliqué. Le plus difficile pour moi était les réservations des passagers que me demandait les agences, sur d’autres navires car toutes les croisières du Costa Concordia n’opéraient plus, et le groupe des 150 lecteurs de Nice Matin qui était réservé sur un autre navire que celui qui était prévu au départ.

Je gérais les agences en ligne et j’avais de nombreuses demandes de dossiers de reprotection à régler. Pendant le naufrage, à bord du navire des hommes se sont comportés en héros et d’autres en salaud ; à terre c’était pareil. Je me souviens des agences qui me soumettaient les demandes, non plus exactement les exigences de certains clients et elles ne pouvaient pas faire autrement. Les réductions commerciales que j’accordais éteignaient la peur de leur femme pour partir en croisière. Comprenez bien, ces clients n’étaient pas à bord du Costa Concordia, mais avaient programmé une croisière dans les mois qui venaient. Ils ne voulaient plus partir parce qu’ils avaient peur mais si une réduction était à la clé alors le courage revenait. No comment !

Mais dans cette tourmente empreinte de culpabilité car je me sentais coupable des 32 personnes qui avaient péries pendant le naufrage, des lumières ont jailli. Celles de certains croisiéristes qui nous ont supportés, compris, écrit, et parlés. Toutes les agences de voyages, la profession dans son ensemble nous a supporté moralement. Personnellement sans cette bienveillance, la façon aussi dont nous nous sommes épaulés en interne, et tous les efforts déployés par la majorité d’entre nous je n’aurai pas pu continuer.

Une semaine après je devais présenter devant un public, la future croisière des lecteurs et j’avoue que j’ai fait un immense effort pour ne pas craquer pendant la présentation. Je n’avais aucune obligation et je pensais être assez fort, mais en direct lorsque vous présentez vos arguments, des flashs jaillissent dans votre tête, c’est très compliqué. Je ne veux pas jouer les Caliméro et encore une fois je l’écris à nouveau ; ce que nous avons traversé n’est rien par rapport aux naufragés, à ceux qui ont perdu la vie, aux familles esseulées et inconsolables.

Quinze jours après je suis remonté sur un navire de la flotte, le Costa Serena, identique en capacité, taille, le sistership du Costa Concordia. J’ai essayé de me mettre dans la peau du cauchemar vécu par nos clients avec la vision d’une inclinaison progressive jusqu’au basculement sur le flanc. J’étais sur une coursive extérieure sur un pont supérieur, j’y suis arrivé et ce fut un terrible moment d’angoisse. Pendant quelques semaines je me suis surpris à nettoyer beaucoup de choses et systématiquement, balayé d’un revers des poussières imaginaires de ma veste, passé un chiffon sur mon bureau, nettoyer les touches de mon ordinateur tous les jours, astiquer l’écran de mon téléphone.

En juin, j’ai accompagné les 150 lecteurs de Nice Matin, le navire appareillait du Havre et après le dîner, je ne sentais plus les vibrations du navire, je suis monté sur le pont supérieur à la poupe pour m’apercevoir que le sillage s’estompait. Les lumières du Costa Néo Romantica se sont éteintes et le générateur de secours prenait le relais avec les lumières de secours. C’était un arrêt moteur momentané au large de la mer du Nord. Ce jour-là j’ai dû prendre des cheveux blancs ou en perdre tellement le stress était fort. Les moteurs sont repartis et je me suis affalé sur mon lit pour m’endormir.

En matière de sécurité au plan mondial les compagnies ont pris des mesures encore plus poussées, comme l’exercice d’abandon qui doit être enseigné avant l’appareillage du navire pour tous les clients qui embarquent pour le début de leur croisière. Chaque navire a une route préétablie qu’il doit suivre rigoureusement sans s’en détourner. Leur trajet est suivi par une tour de contrôle qui réagit dès que le navire quitte sa route.

Les répercussions de ce naufrage ont été multiple au sein de la compagnie, dans le monde de la croisière et dans les mesures de sécurité. L’impensable est arrivé, la réalité a dépassé la fiction.

En écrivant cet article, huit ans après le naufrage, je réalise que je suis toujours impacté, plus que cela, ma mémoire émotionnelle est marquée au fer rouge.