Techniques d’espions.

Interroger un individu.

Voici quelques techniques que j’ai récoltées à l’exposition » Espions » de la Cité des sciences et de l’industrie. Je les ai associées, pour certaines, à quelques passages de mon roman « le lièvre dans la lune » qui n’est pas encore édité.

Au cinéma, on peut assister à des interrogatoires « à la chaine », où les interrogatoires se relaient jusqu’à ce que le suspect craque ; la fatigue, la faim, l’angoisse prédisposant l’être humain à parler. En France, la torture est interdite par la loi et la privation de liberté limitée dans le temps. Malgré tout, par activation de ressorts psychologiques comme la ruse, la peur de la prison ou le narcissisme, les enquêteurs réussissent souvent à soutirer des aveux. Parfois, il suffit de laisser parler la personne suspectée puis de relever ses contradictions pour la confronter à ses propos.

Extrait de mon roman.

Trois jours après, pendant son jogging à travers la forêt landaise, une camionnette klaxonna et s’arrêta à sa hauteur alors qu’il traversait la route goudronnée pour prendre une autre piste de sable tapissée d’aiguilles de pin des landes qui serpentait entre les arbres au tronc droit et effilé.

— S’il vous plait, vous pouvez m’indiquer la direction pour Cap-Breton, demanda le chauffeur.

Al s’approcha pour lui répondre, la porte coulissante s’ouvrit brutalement, deux hommes se jetèrent sur lui, l’un lui posa une cagoule sur la tête et l’autre qui l’avait ceinturé le projeta à l’intérieur. Sa tête cogna brutalement la cloison de la camionnette. Il resta engourdi quelques secondes, le temps qu’on lui enserre les poignets avec des bracelets en plastique. Il rua et toucha un corps qui émit un juron étouffé.  

Quelqu’un lui appliqua un tampon de chloroforme sur le nez, il sombra…

Une sensation brutale de froid le saisit et il se réveilla.

On lui gueulait dessus, une lumière aveuglante dans les yeux.

— T’es qui ? Ton matricule ? Ta mission ?

—  Quoi, mais je suis en vacances.

— Ta gueule, tu bosses à la piscine, accouches. En parlant de piscine, un peu d’eau, tient prend ça !

Une ombre découpée lui envoya un seau d’eau glacé, il réalisa qu’il était à poil.

L’interrogatoire dura toute la nuit, il était gelé.

Enfin, on coupa ses bracelets, mais pour le suspendre par les mains par une grosse corde, ce qui était pire. Complètement ankylosés, ses membres étaient douloureux. Il grelottait et sa gorge était en feu.

Comme on lui avait appris, il compta de 1 à 10 et recommença. Un exploit de concentration dans de telles conditions.

On le détachait pour le rattacher sur la chaise. Il se demandait ce qu’il préférait. Il se prépara à la prochaine suspension, dès qu’on le détacha, il plaça un coup de boule dans le sternum de l’une des ombres. L’autre ombre arriva vers lui, Al se mit en garde, mais ses bras raides se levèrent trop lentement et un uppercut l’allongea.

Il se réveillait cette fois-ci allongé sur une planche avec une serviette noire sur le visage. Waterbording ! Al allait appliquer ce qu’on lui avait appris, mais sans pratique. On lui balançait de l’eau pendant quarante secondes et à sa seconde expiration on lui en reversait pour être certain qu’il inhale bien du liquide, mais il respirait un peu par le nez. Al bloquait le fond de sa gorge et l’eau déborda de ses lèvres comprimées par la serviette. Il respirait un peu d’air par saccades par le nez en expulsant l’eau de sa bouche. Il résistait au vertige et à l’hyperventilation pendant une dizaine de minutes. Concentré, il essayait de compter, mais finit par s’étouffer et vomir, alors ses tortionnaires lui laissèrent un temps de répit.

—  Bon alors, tu vas parler ?

— OK, j’en ai plein le cul.

— Ouais, bravo, bravo, tu as tenu quinze heures, ce n’est pas mal pour un bleu.

On le libéra de ses liens et il sentit une couverture poser sur ses épaules. On lui enleva sa cagoule, aveuglé, il aperçut, l’une des ombres lui apporta du café chaud. De soulagement, il craqua, mais il se contrôla à la vue de Chris qui rentrait dans le garage, car il était dans un garage vide.

— Viens te réchauffer dans le salon et te restaurer.

— Mais c’est quoi ce bordel de bizutage bande de cons !

— Oh ! Calme-toi, ce n’est pas un bizutage cela fait partie de ta formation. C’est un passage obligatoire pour la fin de ton parcours. Tu es maintenant habilité pour être un agent de terrain.  Tu t’en es bien sorti, ma foi répondit Chris.

Suite la semaine prochaine sur une autre technique d’espion.

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