La nouvelle guerre froide.

Un dimanche.

Est-ce que la mort de l’ambassadeur chinois Du Wei tinterait comme un mauvais son de l’histoire ; celui du coup de Revolver de Gavrilo Princip qui a assassiné l’héritier de l’Empire austro-hongrois, l’archiduc François-Ferdinand et son épouse, le 28 juin1914 ? Un dimanche. L’ambassadeur chinois, en poste en Israël depuis février 2020 a été retrouvé mort dans sa villa près de Tel-Aviv, le 17 mai, un dimanche. Le dimanche, c’est le jour du Seigneur pourtant, alors est-ce que le diable œuvre le dimanche ? Il n’y a pas de jours de repos pour la mort. Cette mort a été qualifiée, authentifiée de naturelle par toutes les autorités, les médias. Du Wei serait mort d’une crise cardiaque dans son sommeil à 57 ans, seul dans son lit, dans sa villa.

Mike déconfine.

Une mort survenue quarante-huit heures après la visite de Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain. Cette semaine-là, Mike était très remonté contre la Chine ; entre ses déclarations sur la provenance du virus Covid-19 échappé du laboratoire de Wuhan, selon un rapport des Five Eyes publié dans un journal australien, et ses inquiétudes ou plus exactement ses remontrances vis-à-vis de l’état hébreu sur ses relations économiques croissantes avec la Chine.

En arrivant -en plein confinement, c’est quand même à notifier, il y avait une urgence quelque part- Mike Pompeo a fait fi des questions régionales évoquées par Benjamin Netanyahu et Benny Gantz et s’est intéressé aux investissements chinois et aux projets de la route de la soie. Le directeur du renseignement israélien était présent. La Chine a beaucoup investi dans les infrastructures portuaires et en particulier dans les ports d’Ashdod et de Haïfa, pour en faire des terminaux de la route de la soie.

 C’est bizarre, non ? Je me fais des films ? Je m’interroge. La mission de l’ambassadeur Du Wei était de fortifier les accroissements chinois en Israël, dans le domaine de la haute technologie et des infrastructures.

Le covid-19 s’invite dans la géopolitique.

Depuis quelques années la coopération économique entre Israël et la Chine se renforce, mais le Covid-19 a révélé les limites de la mondialisation d’une façon inattendue avec des conséquences inimaginables.

Les pays occidentaux ont mis le doigt sur le fait de leur dépendance face aux immenses capacités manufacturières de l’Empire du Milieu. Aucun pays ne possédait la capacité de fabriquer des masques chirurgicaux par millions pour protéger leur population sans oublier de les vendre ou de modérer leur utilité pour estomper leur incompétence face à la gestion de la crise de la pandémie, mais ce n’est pas le sujet ici. Mais ils ont été dans l’obligation de les acheter en Chine, en se battant sur les tarmacs pour les emporter chez eux au détriment de leurs « alliés ».

Je cite l’article de Voltairenet.org écrit par Thierry Messan. …Dans ce contexte de sauve-qui-peut général, le leadership US sur l’Occident n’avait plus aucun sens. C’est pourquoi Washington a décidé non plus de rééquilibrer les relations commerciales avec la Chine, mais de s’opposer à la construction des routes de la soie et d’aider les Européens à relocaliser une partie de leur industrie. Il pourrait s’agir d’un tournant décisif : l’arrêt partiel du processus de globalisation qui avait débuté avec la disparition de l’Union soviétique. Attention : il ne s’agit pas là d’une décision économique de remise en cause des principes du libre-échange, mais d’une stratégie géopolitique de sabotage des ambitions chinois…

Les ogres ne partagent pas.

Chez les Ogres, difficile de partager. La Chine a étudié son parcours de la route de la soie, mais face à l’instabilité entretenue de l’Iraq, la Syrie, la Turquie par les Russes et les Américains (les ennemis de mes ennemis sont mes amis) elle a abandonné la traversée de ces pays. Cette région aux alentours de la frontière syro-turque occupée par les djihadistes est un mal nécessaire pour casser toutes les velléités chinoises d’investissements.

Vladimir Poutine veut faire alliance avec Beijing pour que les routes de la soie passent sur son territoire.

Donald Trump ne veut pas partager le monde avec un nouveau venu qui a du poids, et pour cela il est prêt à tout !

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