L’agent H21.

Certains d’entre vous auront reconnu qu’il ne s’agit pas d’un composé chimique, ni d’une molécule. Quoique, j’ai cherché une correspondance ; H comme hydrogène, de masse atomique 21, 100% en pourcentage de masse. C’était effectivement une bombe atomique ; le même effet se produisait dans la gent masculine quand son regard particulier les harponner.

Grande, brune et sensuelle, irrésistible.  Oui, cela peut correspondre à la personne. Bon d’accord c’est un peu, je vous l’accorde le marronnier de l’écrivain ou de l’émission de radio, l’article du 15 octobre de chaque année. Nous ne sommes pas le 15 octobre, mais cela fait plus de 100 ans que le sujet revient sur les ondes, le papier, les écrans. Il y a eu tellement d’écrits, de films qu’en un clic sur Internet, on apprend tout et rien.

Alors, j’ai voulu en tirer une substance fondée sur des témoignages réels. D’abord, j’ai remarqué que le mot courage n’a jamais été associé à son personnage à la Belle Époque. Et, pourtant il lui en fallait, du courage le jour de son exécution au moment où elle refuse d’être attachée et d’avoir les yeux bandés. Elle fait des clins d’œil aux jeunes soldats juste avant de prendre une balle dans le cœur. Il n’existe pas de sépulture ; c’était une volonté politique. Son corps aux courbes superbes qui a fait chavirer tant de chœurs, à terminer dans une faculté de médecine. Il a servi aux cours d’autopsie. Il aura servi jusqu’au bout me direz-vous.

 Était-elle consciente des enjeux politiques pendant la Première Guerre Mondiale ? Inconsciente ou naïve, cette citoyenne néerlandaise parlant plusieurs langues et qui se déplaçait beaucoup. Arrivée d’Indonésie, elle bouleverse le Tout-Paris avec ses tissus de cotons exotiques et chamarrés qu’elle enlève pendant ses danses orientales au musée Guimet et dans les cabarets. En France, la mode est aux habits sombres.  Elle éblouit tous les hommes et même Colette. Elle entre dans la lumière comme une princesse. Elle construit la projection de son personnage façonné par un père aimant.  « Tu seras duchesse à défaut d’être une princesse, elle réalise les vœux de son père.

 Elle deviendra espionne pour les Allemands ; recrutée par la fameuse  » Madame Docteur ». Son stage d’espionne à Bruxelles sera nul ; cela ne l’intéresse pas, elle ne fait aucun effort. Ensuite, elle sera espionne pour la France. Agent double, dont les deux camps se plaignent ; elle ne rapporte aucun renseignement. Elle veut vivre dans le luxe, jouer de ses charmes, le reste ne l’attire pas. Elle est comme morte à l’intérieur même si elle peut tomber amoureuse, depuis que ses deux enfants ont été empoisonnés en Indonésie quand elle y habitait, mariée à un militaire âgé et brutal. Seule sa fille survécut. Margharetha Zelle, de son vrai nom, part seule en France, divorcée ce qui au XIXe siècle est rare, et ne reverra jamais sa fille. Et puis elle est trahie par un amant allemand qui lui donne le nom de code H21. Arrêtée aux Cornouailles, elle est renvoyée en France pour être jugée. Un simulacre de procès au cours duquel son avocat ne peut être présent dans la salle. Un procès expéditif, sans preuves tangibles et c’est la condamnation à mort. C’est le meilleur bouc émissaire pour frapper les esprits d’une armée autant plombés d’idées noires que de balles.

 Pas de pitié pour l’ennemi.

Pas de pitié pour Mata Hari.

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